Elle aime passionnément à la folie univers
plus univers sa famille. Et son doudou.
Elle s’arrache mes cheveux sur les
accords de conjugaison, déclame à toute vitesse ses poésies, lit sans jamais
oublier un point d’exclamation et jongle avec les chiffres.
Elle dévore les mangas de son père,
ricane quand il y a une main aux fesses et en conclue doctement : "c’est
parce qu’ils sont amoureux".
Elle cherche les constellations
familiales dans le ciel mais ne repère jamais que la ceinture d’Orion.
Elle s’endort toujours un peu plus tard
que son frère, s’inventant dans le noir des histoires dont elle est l’héroïne
et qu’elle a du mal à quitter pour le sommeil.
Mais du coup, elle râle tous les matins
à l’heure du réveil, pieds et paupières lourds traînés jusqu’au canapé du salon pour y finir leur nuit devant la télé (et une tasse de chocolat "pas trop chaud, mais pas trop froid !").
Elle a une grande amie, 5 ou 6 copines, et
pas d’amoureux. Elle trouve très courageux les garçons qui lui avouent leur passion
pour ses beaux yeux et elle est bien embêtée chaque fois qu’il lui faut
répondre que non, vraiment, ce n’est pas réciproque.
Elle aime compter, réclamer, gagner son argent. Et nous fait mourir de rire avec ses mines d’Arpagon quand
elle court après son porte-monnaie.
Elle joue à ses consoles de grande comme
une grande mais reprend parfois à Thomas sa tablette de petite fille.
Elle ne le sait pas, mais c’est d’accord,
pour son anniversaire elle aura des boucles d’oreille.
Elle brise, casse, étale, s’étale, sans
jamais faire attention à ses pieds ni à ses mains, trop occupée par ce que sa
bouche et son cerveau ont à nous raconter.
Elle a un sourire immense, des dents légèrement de travers, la peau très douce, et les cheveux électriques.
Elle a un sourire immense, des dents légèrement de travers, la peau très douce, et les cheveux électriques.
Elle résiste aux épidémies familiales, désespérant de n’être jamais assez malade pour pouvoir rester, elle aussi,
une semaine à la maison.
Par contre, elle a hérité des migraines
paternelles qu’elle affronte avec stoïcisme.
Elle préfère les dessins-animés de garçon et se ruine en magazines et paninis Yoka-truc ou Légo-ninja-machin.
Elle préfère les dessins-animés de garçon et se ruine en magazines et paninis Yoka-truc ou Légo-ninja-machin.
Elle est douce et patiente avec les plus
petits (même si c’est Thomas-pot-de-colle), et admirative et
envieuse avec les plus grands (surtout si c’est le cousin qu’a quand même 15
mois et 15 centimètres de plus).
Elle réfléchit à l’organisation de son
anniversaire sur le thème Harry Potter,
elle a les yeux plus gros que mon porte-monnaie et une confiance aveugle en mes dons pour les arts plastiques et culinaires (damned).
Elle s’inquiète, de tout et tout le
temps, mais donne toujours mieux le change. Et lutte vaillamment contre les
flots de larmes qui débordent encore souvent.
Elle adore ses grands-parents, et puis
aussi son arrière-grand-mère dont elle redoute avec un peu trop d’expérience
dans le domaine le départ.
Elle chouine quand elle n’a pas la fève
mais rosit d’émotion si Thomas la choisit pour reine.
Elle aime jouer seule, dans sa chambre
aux 1001 livres et aux 1001 légos.
Elle adore le cinéma, entre filles ou en
famille, les vieux films sur le canapé ou les tout-neufs sur grand écran, avec
une préférence pour les histoires d’amour compliquées ou celles de capes et d’épées
(et si il y a les deux, alors là c’est encore mieux).
Elle s’indigne et menace de cafter
à son père si elle me voit faire les yeux doux à un acteur de mon cœur. Et elle
me rappelle qu’aucun ne sera jamais aussi beau ni aussi talentueux que son géniteur. Pas même DiCaprio. Nonméo.
Elle hésite entre une carrière de star
de cinéma, d’astronaute et d’archéologue. Mais je la soupçonne d’avoir une
préférence pour le premier choix.
D’ailleurs, elle espère bien nous
convaincre d’accepter de l’inscrire à deux activités extrascolaires l’année
prochaine, pour pouvoir retourner au théâtre.
Elle laisse une place folle à
Thomas-toujours-malade, Monsieur aux câlins-exclusifs et c’est-que-les-garçons-les-meilleurs.
Mais en échange, il peine à placer un mot pendant les repas.
Elle est patiente avec nous, face à nos
exigences un peu trop lourdes et à nos erreurs de parents un peu trop
débutants, toujours prête à oublier nos fâcheries, à quémander notre
pardon et à accepter nos excuses.
Elle est câline, affectueuse,
profondément gentille, drôle, curieuse, têtue, pas rancunière pour un sou,
volontaire, dynamique, courageuse, absolument merveilleuse, la lumière de nos
vies, l’âme et le cœur de cette famille.