vendredi 27 janvier 2017

Elle

Elle s’escrime à l’escrime et rapporte des médailles dorées.

Elle aime passionnément à la folie univers plus univers sa famille. Et son doudou.

Elle s’arrache mes cheveux sur les accords de conjugaison, déclame à toute vitesse ses poésies, lit sans jamais oublier un point d’exclamation et jongle avec les chiffres.

Elle dévore les mangas de son père, ricane quand il y a une main aux fesses et en conclue doctement : "c’est parce qu’ils sont amoureux".

Elle cherche les constellations familiales dans le ciel mais ne repère jamais que la ceinture d’Orion.

Elle s’endort toujours un peu plus tard que son frère, s’inventant dans le noir des histoires dont elle est l’héroïne et qu’elle a du mal à quitter pour le sommeil.

Mais du coup, elle râle tous les matins à l’heure du réveil, pieds et paupières lourds traînés jusqu’au canapé du salon pour y finir leur nuit devant la télé (et une tasse de chocolat "pas trop chaud, mais pas trop froid !").

Elle a une grande amie, 5 ou 6 copines, et pas d’amoureux. Elle trouve très courageux les garçons qui lui avouent leur passion pour ses beaux yeux et elle est bien embêtée chaque fois qu’il lui faut répondre que non, vraiment, ce n’est pas réciproque.

Elle aime compter, réclamer, gagner son argent. Et nous fait mourir de rire avec ses mines d’Arpagon quand elle court après son porte-monnaie.

Elle joue à ses consoles de grande comme une grande mais reprend parfois à Thomas sa tablette de petite fille.

Elle ne le sait pas, mais c’est d’accord, pour son anniversaire elle aura des boucles d’oreille.

Elle brise, casse, étale, s’étale, sans jamais faire attention à ses pieds ni à ses mains, trop occupée par ce que sa bouche et son cerveau ont à nous raconter.

Elle a un sourire immense, des dents légèrement de travers, la peau très douce, et les cheveux électriques.

Elle résiste aux épidémies familiales, désespérant de n’être jamais assez malade pour pouvoir rester, elle aussi, une semaine à la maison.

Par contre, elle a hérité des migraines paternelles qu’elle affronte avec stoïcisme.

Elle préfère les dessins-animés de garçon et se ruine en magazines et paninis Yoka-truc ou Légo-ninja-machin.

Elle est douce et patiente avec les plus petits (même si c’est Thomas-pot-de-colle), et admirative et envieuse avec les plus grands (surtout si c’est le cousin qu’a quand même 15 mois et 15 centimètres de plus).

Elle réfléchit à l’organisation de son anniversaire sur le thème Harry Potter, elle a les yeux plus gros que mon porte-monnaie et une confiance aveugle en mes dons pour les arts plastiques et culinaires (damned).

Elle s’inquiète, de tout et tout le temps, mais donne toujours mieux le change. Et lutte vaillamment contre les flots de larmes qui débordent encore souvent.

Elle adore ses grands-parents, et puis aussi son arrière-grand-mère dont elle redoute avec un peu trop d’expérience dans le domaine le départ.

Elle chouine quand elle n’a pas la fève mais rosit d’émotion si Thomas la choisit pour reine.

Elle aime jouer seule, dans sa chambre aux 1001 livres et aux 1001 légos.

Elle adore le cinéma, entre filles ou en famille, les vieux films sur le canapé ou les tout-neufs sur grand écran, avec une préférence pour les histoires d’amour compliquées ou celles de capes et d’épées (et si il y a les deux, alors là c’est encore mieux).

Elle s’indigne et menace de cafter à son père si elle me voit faire les yeux doux à un acteur de mon cœur. Et elle me rappelle qu’aucun ne sera jamais aussi beau ni aussi talentueux que son géniteur. Pas même DiCaprio. Nonméo.

Elle hésite entre une carrière de star de cinéma, d’astronaute et d’archéologue. Mais je la soupçonne d’avoir une préférence pour le premier choix.

D’ailleurs, elle espère bien nous convaincre d’accepter de l’inscrire à deux activités extrascolaires l’année prochaine, pour pouvoir retourner au théâtre.

Elle laisse une place folle à Thomas-toujours-malade, Monsieur aux câlins-exclusifs et c’est-que-les-garçons-les-meilleurs. Mais en échange, il peine à placer un mot pendant les repas.

Elle est patiente avec nous, face à nos exigences un peu trop lourdes et à nos erreurs de parents un peu trop débutants, toujours prête à oublier nos fâcheries, à quémander notre pardon et à accepter nos excuses.

Elle est câline, affectueuse, profondément gentille, drôle, curieuse, têtue, pas rancunière pour un sou, volontaire, dynamique, courageuse, absolument merveilleuse, la lumière de nos vies, l’âme et le cœur de cette famille.

Elle est ma Diane, mon tout et mon ange, et elle va avoir 8 ans.



Florilège & Co

Ma photo
Trentenaire, amoureuse, maman, active. Ne cuisine pas, ne coud pas, ne colorie pas. Bouquine, écrit, court après le temps tout le temps.